Projet jeunesse et du plan d’action en direction des jeunes

 1 – Approbation du projet jeunesse et du plan d’action en direction des jeunes

Monsieur le maire, chers collègues,

En présentant ce projet jeunesse la municipalité fait le choix délibéré d’appréhender de manière transversale l’ensemble des politiques publiques à l’aune des besoins des 7 000 jeunes de notre ville. Il ne suffit pas en effet de proclamer à l’envie que la jeunesse c’est l’avenir ou d’en faire une priorité sans un plan d’action précis en direction de l’ensemble des jeunes dans leur diversité.

A Rezé, faut-il le rappeler, si le nombre de jeunes (20-24 ans) bénéficiant d’un haut niveau de formation est plutôt bon (31 %) il ne faut pas perdre de vue qu’aussi bien sur le plan de l’insertion dans la vie active, sur celui du logement et d’une manière générale du point de vue de l’autonomie, nous devons porter un regard lucide. Dans les quartiers nord de la ville, un jeune sur 2 est un jeune actif avec ou sans emploi (Hôtel de Ville, Pont-Rousseau, Château). Mais parmi ces actifs le nombre de ceux qui sont sans emploi s’élève à près d’un tiers (33 % au château de Rezé, 28 à la Houssais). Ajoutons à cela que 46 % des 15-24 ans n’ont accès qu’à des emplois précaires et que 27 % ont un hébergement précaire, c’est dire le niveau des enjeux.

Certes, la ville de Rezé ne pourra à elle seule enrayer ces phénomènes, mais à son niveau il est de sa responsabilité de donner aux jeunes la place qui devrait être la leur. Etre mieux armé dans un contexte économique, social et environnemental difficile, donner les clés nécessaires à la compréhension d’un monde complexe, en mutation, favoriser l’émancipation individuelle par l’aide à l’autonomie des jeunes, faire de chacun de chacune d’entre eux des acteurs de la vie locale, est, nous semble-t-il une exigence de notre temps, une exigence moderne.

Si l’on observe avec attention les conditions qui sont faites aux jeunes dans la cité et que les chiffres de l’observatoire social et urbain nous donnent, on comprend mieux les préoccupations d’une jeunesse qui peut avoir le sentiment, dans la société d’aujourd’hui, d’être laissée pour compte. Les jeunes qui se mobilisent actuellement contre la loi travail n’expriment pas autre chose. Dans une société qu’ils vivent comme promesse de chômage, de pauvreté, de recul de l’espérance de vie (pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale), on peut comprendre le désarroi et un fort sentiment d’injustice qui légitime le mouvement qu’ils mènent pour nombre d’entre eux aux côtés des salariés. Nous avons tous observé en début de séance le travail remarquable des collégiens de la Petite Lande. Rien ne garanti aujourd’hui aux enseignants de pérenniser leur action pédagogique pour loes années à venir compte tenu des contraintes imposées par l’Education Nationale.

Les élus communistes comme tous les progressistes dans notre pays ont conscience des dangers qui pèsent dans une société ou la règle d’or est la déréglementation, le libéralisme à tout crin, la « marchandisation » des hommes et des femmes. Qu’on le veuille ou non, un « assouplissement » du code du travail pour utiliser la formule parfois utilisée, pour les salariés de demain que sont les jeunes c’est la garantie d’une flexibilité tendant à une précarité accrue. Alors oui, il est important pour une municipalité de gauche de s’engager dans une démarche novatrice en portant une vraie ambition pour les 7 000 jeunes Rezéennes et Rezéens. Certes des outils nous en avons, et d’ailleurs la ville se propose d’en développer le rayonnement, mais il est opportun d’en imaginer de nouveau et d’engager pour ce faire un dialogue constructif. Le nouveau service jeunesse créé par la ville a l’ambition de porter ce souffle en fédérant les acteurs, en ouvrant le champ des possibles pour toutes et tous.

« Un cœur infortuné n'est point sans défiance » écrivait Voltaire. C’est dire la responsabilité de tous les acteurs publics de ne pas décevoir.

Je vous remercie de votre attention.